LES INONDATIONS DE 1910 A PARIS
A la mi-février 1910, la Seine est en crue. Elle monte rapidement par les égouts jusqu'à un niveau très alarmant, avec une cote de 8,50m au-dessus de son niveau normal. Dès le 25 janvier, il faut commencer à imaginer des déviations pour les autobus. Il n'y a qu'un précédent, en février 1658, où cette cote a été dépassée. Les plaines de Grenelle et des Invalides, les Champs Elysées, l'avenue Montaigne, la place Vendôme sont sous l'eau. La Seine se répand encore et finit par atteindre la place de l'Opéra et la gare Saint-Lazare où l'on doit passer en barque, dans la fumée des pompes à vapeur. Comme on peut le voir sur la photo, l'eau s'arrête devant la rue de Rome, se répand rue Saint-Lazare d'un côté et rue de la Pépinière de l'autre, ne pouvant surmonter la côte qui commence et va culminer avec la Butte Montmartre. A l'est, vers la rue Rambuteau, c'est encore pire, puisqu'il s'agit d'un ancien marais. Tout est recouvert jusqu'aux grands boulevards ; l'eau s'arrête au boulevard de Sébastopol, contourne la place de la République, non sans quelques poches, ici et là, notamment vers la rue Charlot, elle envahit la place de la Bastille, longe la rue de Lyon et s'engouffre dans l'avenue Daumesnil presque jusqu'à la place.
En certains endroits, l'eau atteint la hauteur du premier étage. Les places du Châtelet et de la Bastille sont évidemment submergées. Les égouts pleins dégorgent leurs détritus, les stations de métro sont remplies et débordent : l'eau attaque par les souterrains et rejaillit ici où là provoquant l'affaissement des chaussées et l'évacuation forcée des habitants, les téléphones coupés, les communications impossibles et l'angoisse chaque jour de plus en plus pénible. De nombreuses maisons s'écroulent. |
Bande
dessinée de Henriot :![]() |