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La troisième fille du couple Pellegrini est née à Molazzane le 17
janvier 1899. Elle a à peine deux ans lorsque ses parents viennent
en France, et s'installent au 309 avenue du Président Wilson à St
Denis.
Assez proche de sa soeur Marie comme caractère, mais pire qu'elle, si c'est possible, pour ce qui est du ménage! Tout au long de
sa vie, elle sera aimée de tous. Amicale et franche, logique et droite,
elle ne s'encombre pas de considérations finassières et dit les choses
comme elle les voit, mais avec bonne humeur. Sa voix très aigüe atteint
des sommets lorsqu'elle rit ou lorsqu'elle dédramatise :"oh ! Là,
là, mais ce n'est rien, ce n'est pas grave", dit-elle souvent, avec
stridence. On dirait qu'elle s'amuse de tout. Elle semble complice
de la vie, rien ne l'étonne et cela la rend très compréhensive. De
ce fait, sa maison ne désemplit jamais. Quelle que soit l'heure, il
y a toujours un plat de spaghetti pour les amis, comme chantera (beaucoup
plus tard) Herbert Pagani.

Elle
est une enfant simple et sage, très influencée par sa mère pour ce
qui est de la morale. Dans l'immeuble contigu, au 311 avenue du président
Wilson, se trouve le café que tient Eugàne Picard, avec sa femme Léontine,
dite "Léonie". Quoique Pepino n'aille jamais au café, il salue quand
il passe et l'on s'amuse de son accent : sa manière de dire "le pont
de Saiiissssons" n'appartient qu'à lui. Agnès
finit par rencontrer le fils cadet des Picard, Georges né le 24 janvier
1899, qui est de son âge. Il est vif et débrouillard, toujours plaisantant,
un peu hâbleur, très "franchouillard", cherchant à rendre service. Et puis, il n'est pas
si mal de sa personne. Assez grand, mince, il sait finalement la séduire.
Ils se marient en 1919. Elle mettra au monde Simone, un petit frère
qui ne survivra pas et Robert qui adolescent, déjà, mesure deux
mètres.
 

Simone (cinq ans)et
son frère Robert (quatre ans !)

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