ESSAI
DE TECHNIQUE IDÉALE POUR LE PORTRAIT |
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LES COULEURS (suite) Il est très difficile d'évaluer une couleur quand on n'a pas l'habitude. Encore moins d'en deviner la composition, savoir quel tube sortir pour le mélanger avec quoi. Il est donc préférable, en tous cas dans un premier temps, de limiter sa palette à l'essentiel et aux valeurs sûres.
Si on s'attaque au portrait, qui est tout de même une des discipline les plus compliquée, où il faut le plus de maîtrise et le plus de talent, c'est qu'on a subi tous les exercices précédents : on sait comment obtenir sa couleur, on connaît les subtilités. On peut donc passer à un minimum de tubes de couleur préparée : l'ocre de chair, terre de Cassel, terre d'ombre naturelle et brûlée, terre de Sienne naturelle et brûlée, violet de mars, Violet caput mortum, terre d'ombre naturelle, Jaune nickel titane, indigo, ocre jaune rouge de cadmium moyen, jaune de cadmium foncé et un peu de blanc d'argent. C'est déjà beaucoup. Je conseille à chacun de se constituer un nuancier tel que présenté dans la page précédente, afin de bien situer les teintes, et, éventuellement d'effectuer des mélanges. Si nécessaire, noter au crayon la composition du mélange.
Et si vous voulez vous évanouir, regardez l'oeuvre de John Singer Sargent et celle de Joaquim Sorolla.
Une fois revenu à soi, on regarde avec attention le jeu sublime des couleurs chaudes et froides, la subtilité des éclairages, l'aisance avec laquelle ils passent du "léché" à l'impulsion, le flouté pour certains endroits, comme le contour du visage pour contraster avec la netteté du regard, le sang qui circule jusque dans la pointe des doigts. Merveille de cuisine digne de trente étoiles du Michelin de la peinture et loin de tous les Macdos actuels, qu'on voudrait nous faire passer pour de l'art.
Je ne dis pas tout cela par passéisme. Il y a, aujourd'hui encore de vrais amoureux du travail bien fait, quelque soit leur style ou leur appartenance. (Odd Nerdrum, par exemple) |
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