ESSAI
DE TECHNIQUE IDÉALE POUR LE PORTRAIT |
|
LES MÉDIUMS
L'aventure du "Gras sur maigre" Les pigments se présentent en poudre. Ils ont besoin d'un liant. On en imbibe les couleurs pour affiner le broyage, puis on les met en tube. On a reconnu depuis longtemps qu'à travailler trop vite à l'huile, on obtient une vraie patinoire, sorte de magma boueux dans lequel il devient vite impossible d'avancer. Outre que la chose prend un temps infini à sécher, ( en fait si l'essence s'évapore, la peinture ne "sèche" pas : elle polymérise et change de nature atomique), on n'obtient finalement que des embus - surfaces mates - des ridules et, plus tard, des craquelures. Il existe une infinité de méthodes. Probablement une par peintre. En effet, tout dépend du résultat qu'on cherche. Le vernis à peindre "Turner" de chez Sennelier, contient de la gomme Dammar et donne un grand brillant aux couleurs, le médium "Maroger" permet de très appréciables empâtements, le médium vénitien contient de la cire et donne un aspect satiné mat. Puisque l'usage montre que cette première couche à l'essence, demeure fragile. On va compenser en fabriquant un premier véhicule stable composé de médium flamand en gel et d'essence de térébenthine. Le médium-gel flamand(Lefranc-Bourgeois) , est une émulsion à base de résine mastic et d'huiles cuites. 1) Pour 1 litre d'essence de térébenthine on prendra trois noix de médium-gel, qu'on fera fondre à l'essence d'aspic (un flacon), peu à peu, pour le plastifier. L'aspic est une lavande mâle dont l'essence s'évapore moins vite que la térébenthine et donne une consistance plus plastique. On malaxe le médium flamand avec l'essence d'aspic jusqu'à une consistance molle. Puis on le place dans un pot avec le couteau. On réserve environ 10% de la mixture qu'on dilue doucement dans l'essence de térébenthine puis on verse le contenu du pot dans une bouteille. Cette bouteille peut s'acheter aisément dans les pharmacies. Ce sera le médium n°1, qui peut servir si on décidait de commencer directement à l'huile, sans passer par le vinyle. Le reste de ce premier médium, composé uniquement médium flamand, de térébenthine et d'aspic, est notre base qui servira pour la composition des trois autres. Après avoir versé la même quantité de cette base dans les trois bouteilles, on ajoutera 25 % d'huile de lin et le reste en térébenthine dans la seconde bouteille. On nommera les mélanges : Médium 1). Médium flamand dilué dans l'aspic et la térébenthine : Il servira pour une ébauche directe à l'huile, sans passer par le vinyle. Médium 2) Même mélange de base, auquel on ajoute 25% d'huile de lin clarifiée + térébenthine. Pour la première couche de peinture, directement sur le vinyle, ou seconde couche si on peint directement sur la toile. Médium 3) Même base + 50% d'huile, le reste en térébenthine. Pour la reprise . Médium 4) Même base + 95% d'huile, pour les finitions et les glacis. Pas de térébenthine. Les grandes bouteilles de 500 ml sont pratiques pour calculer la quantité et la conservation à long terme. Cependant, dès que la bouteille est entamée, elle va avoir une poche d'air préjudiciable au médium. Dans ce cas, il vaut mieux plusieurs petits flacons bien fermés. Si l'on veut, on peut également utiliser pour les finitions l'Huile Flamande "Couleurs du Quai Voltaire", une huile de noix cuite à la litharge tout à fait excellente, ou encore adjoindre une noisette de baume de térébenthine de Venise à une petite bouteille de médium n° 4. |
|
Retour au sommaire |