essai de technique

Tout modèle est bon.
Le portrait n'a pas à être flatteur, ni d'ailleurs absolument exact - la ressemblance est un phénomène très mystérieux - mais il doit "avoir une âme"

Voilà qui n'arrange pas nos affaires.
Les peintres anciens avaient leurs modèles devant eux, bien réels. En absence de photo, ils avaient le temps de les observer, de saisir l'étincelle inexplicable qui fait la ressemblance au delà de l'apparence. Pas seulement ce que nous voyons, ni même ce que nous pensons voir, mais ce que le sujet voit de lui, comment il se considère, dans quel univers il se pose. C'est là, a mon avis, tout l'art du portrait : Il faut de l'émerveillement , de la complicité, voire de la tendresse, pour se permettre par ailleurs une lucidité qui, sans cela, serait insupportable caricature.

Dans les années 70, je posais pour Charles Correia, auteur de la statue de Charles de Gaulle qu'on peut voir à Asnières sur Seine ou encore
l’« Hommage à Jean de La Fontaine » dans le parc du Ranelagh.

Rien, dans les deux oeuvres, n'est conforme : doigts trop longs, visage inexact. Par contre, la posture est infernale de ressemblance.
La statue a été exposée dans le métro Miromesnil, à Paris, dans les jardins de la Cathédrale d'Orléans et reconnue immédiatement par mon entourage (non prévenu).
Le fait m'a beaucoup intrigué : comment des proportions incorrectes peuvent-elles aboutir à un résultat parfait ?

La ressemblance n'est pas l'exactitude

Il y a donc autre chose....

En attente d'une réponse, nous tenterons d'être au plus près de la réalité tout en sachant qu'elle ne saurait exister : ce que nous appelons "le réel" ne peut être qu'une appréciation plus ou moins personnelle. Souvenons-nous seulement qu'il s'agit d'aborder l'art du portrait plus par le côté affectif que par la morphologie. Il faut se laisser impressionner et séduire tout en gardant sa maîtrise.
Les anciens apportaient un soin tout particulier à l'éclairage. Un éclairage la plupart du temps inventé, plus mental que physique, mais logique et intelligent.

Éclairage unique, comme venant d'une baie située derrière l'artiste.
On notera le reflet des bas sur l'intérieur du manteau d'Hermine

Par conséquent, nous allons soigner le modèle et commencer par bannir définitivement tout flash, tout éclairage violent qui écraserait le visage et en appuyant les contrastes, toujours très spectaculaires.

Rembrandt

La plupart des appareils photos numériques ont une touche "P" qui signifie "programme". On peut y enregistrer ses propres réglages.
Sensibilité de la pellicule (même si il n'y a plus de pellicules aujourd'hui) de 50 asa (lumière violente) à 400 asa (luminosité faible)
Dimensions de l'image : la plus grande sera la plus détaillée.
Supprimer le flash.
Minimum d'éclairage sur le sujet : placer la personne non loin d'une fenêtre, une lampe de salon de l'autre côté de manière à avoir une lumière jaune, par exemple à droite, et bleue (lumière du jour) à gauche. (Ou l'inverse, peu importe)