ESSAI
DE TECHNIQUE IDÉALE pour le portrait |
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EXEMPLES
J'entends souvent les élèves s'exclamer, en retrouvant leur travail en cours : " Ha, c'est terne et triste". Outre qu'une toile ne saurait être triste ( elle peut vous évoquer la tristesse, mais ça vous regarde, vous et vos critères), qu'elle soit terne est un gage de réussite.
On notera dans cette oeuvre de Théodore Chassériau la relative proximité des couleurs. La lumière joue plus sur les contrastes que sur les teintes. Il a travaillé sur des fonds ternes peu à peu relevés. La photo ne rend pas bien son travail. Le tableau a été exposé à la Mairie de Paris. Je me souviens d'avoir été frappé par la justesse des superpositions. La chair presque grise en fond est rehaussée en couleurs de plus en plus pures, mais progressivement, ce qui lui donne un soyeux tout à fait extraordinaire et très réel. Si on étudie bien ces maîtres, on verra qu'une ébauche trop brillante n'aboutit à rien. Il ne faut évidemment pas en rester là, mais savoir progressivement apporter non seulement l'éclaircissement, mais le jeu entre les couleurs chaudes et les couleurs froides, les tons rompus et les tons plus purs.
Cette oeuvre montre une maîtrise totale du dessin et de la couleur. On peu y distinguer plusieurs techniques. Le visage est parfait dans tout son détail, son arrondi est flouté, qui indique la présence mais conserve la légèreté ( ce procédé apparaît au 18e siècle, probablement venu du pastel sec ), le regard est direct, bien cerné, profond, ainsi que les lèvres, qui marquent la détermination. Rien de mou dans ce visage. Si on regarde de près le siège, on est frappé par l'intelligence du peintre : c'est à peine brossé et tout à fait exact. On recule d'un pas et on voit tous les détails.
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