ESSAI DE TECHNIQUE IDÉALE
LE PAYSAGE

EXEMPLE à mi-chemin : Cabourg

panoramique
Panoramique du Grand Hôtel et du casino de Cabourg Huile sur toile 150x50cm

J'ai choisi un panoramique. Une toile triple carré qui va un peu à l'encontre de la règle qui veut un ciel dominant, mais j'ai modéré l'écart en situant l'horizon assez bas, comme si on était assis sur un banc.

Au premier pas : La perspective et le dessin.

J'ai fait un premier croquis sur place, pour noter la perspective (qui est fausse à dessein, élargie). Je suis aux prises avec ce phénomène depuis des années. Il faut reconnaître que les règles mathématiques de la perspective, telles qu'on les enseigne habituellement, sont totalement fausses. Du moins, elle sont théoriques et rationnelles alors que notre vision ne l'est pas. En effet, si nous percevons parfaitement les lignes de perspective horizontales, le cerveau rectifie automatiquement les verticales, à la différence de la photo, qui reste objective et nous montre les immeubles penchés en haut. Lorsqu'on dessine sur place, on rectifie et on remet tout droit. C'est ce que je fais toujours. Je déteste la perspective verticale, mais j'aime que tout soit de face. Pour Cabourg, pas de problème : tout est vu de loin.
Une série de photos, toutes rectifiées, vont servir de base.

 

Tout cet ensemble va se réunir en une seule vue reconstituée :

Pour l'établissement du dessin, que j'ai décidé de faire entièrement à la main, je trace la ligne d'horizon. La ligne d'horizon représente la hauteur du regard. En haut d'une falaise, l'horizon est haut, la mer au dessous. Si l'on est assis sur l'herbe, la ligne du même horizon est basse. Psychologiquement la chose est d'importance : soit on laisse la place au ciel, soit on focalise sur la terre.


Un dessin fouillé pour s'imprégner des détails

Et puis cela laisse le temps de réfléchir. Chaque toile demande sa propre stratégie qui, malgré toutes les précautions, finira par échapper au contrôle pour devenir ce qu'elle doit être. Il s'agit de l'accompagner et non de la contraindre. Ici, j'imagine un ciel lumineux dans des tons de bleu presque turquoise, probablement plus évocateur de la Provence que de la côte Normande, mais je l'ai vu ainsi dans ce mois de février, dans le soleil couchant. Une fois le dessin terminé, je décide de le reprendre au pinceau fin avec un médium ultra léger : médium flamand dilué dans l'essence de térébenthine.

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