Pinceaux et nettoyages
Sur ce sujet aussi, il a été beaucoup dit.
En quarante trois
ans de pratique, j’ai eu le temps d’essayer beaucoup de choses :
pinceaux hors de prix, poils de Martre, poils de Loutre, de Vison ou de
Nylon ; liquides à nettoyer ruineux, savons et crèmes
"haut de gamme ", de Marseille ou de Java, etc. Il n'y a pas de miracle.

Le Talens132F, n°8
Finalement, j’ai trouvé que le "Jaxhair " fibre nylon, et trois tailles de pinceau suffisent. Lorsqu’il n’est pas maltraité, ce genre de pinceau est encore ce qu’il
y a de mieux. Évidemment, si on l’écrase en le torturant comme
on le ferait d’une brosse, il ne sera pas rentable. Mais si on l’emploie
de manière à l’effiler systématiquement, en utilisant
la pointe par petits coups légers et le corps comme réserve
de couleur, on est assuré de le garder longtemps.
Et même
! Pour deux euros trente, on peut se permettre d’en changer quelques fois.
Par conséquent, foin des complications : un bon échantillon
de "petit gris " allant du bombé usé n°8
Talens132F, pour estomper et fondre les grandes surfaces (celui-ci
est assez cher), le même en n°2 pour les surfaces plus étroites,
puis du n°5 au N°0 en Jaxhair, qu'on trouve chez Gestaecker, le géant des beaux-arts.

Jax-hair 2/0, 0, 2, 4, 6, Bombés-usés de Dalbe
et deux spalters de 50. Un pour étendre les fonds, un pour vernir.
Un couteau à peindre est indispensable pour mélanger
les couleurs. Préférer une lame mince, plus flexible, de
7cm de long
Au fil du temps,
avec l'expérience - c'est à dire les échecs et les maladresses - on améliore sa manière de travailler. Rien ne peut remplacer d'avoir à se tromper soi-même et de résoudre son problème. Aucun conseil ne vaut l'expérimentation directe.
La controverse, quant au nettoyage du matériel doit durer
depuis deux mille ans, je suppose. Nous n’y entrerons pas.
Qu’on dispose
à côté de soi un pot empli de white spirit qui servira
à nettoyer les pinceaux. Non pas en les plongeant sauvagement et
en agitant le tout. Cela ne servira qu’à salir le liquide, désormais
inutilisable. On prend un chiffon d’une main, on plonge délicatement
le pinceau dans le liquide et on l’essuie dans le chiffon. Ainsi, la couleur
en surplus y reste et laisse le nettoyant intact.
Souvenons-nous qu’il
est interdit par la préfecture de police de jeter les produits
inflammables dans les toilettes ou lavabos. Si le white spirit vient à
être sali, on laisse décanter dans une bouteille fermée,
et il peut servir encore.
A la fin de la séance, on procède de même, mais avec
plus d’insistance, surtout vers la virole où généralement
les poils sont plus serrés. Si la chose est bien faite, on retrouvera
son pinceau parfaitement intact. On peut terminer par le cérémonial
du savon de Marseille, si on veut. Lorsque les poils sont secs, on les suce pour les
affiler, et c’est tout. Bien entendu, on évitera de jeter les pinceaux
en vrac dans la boite. On les disposera, bien rangés, dans un étui
de raphia.
Si, au bout de quelques temps, les poils devenaient raides et ternes,
on peut employer un décapant du commerce, genre détachant
liquide ou trichlore. Celui-ci est à présent interdit à la vente, mais si vous ne ressemblez pas à un ado en mal de vol plané, on devrait vous en délivrer un litre.
Le vinyle est très facile à nettoyer : le produit
pour vitres le rend mou et le décolle quasi immédiatement
de son support (palette en bois ou plaque de verre). Les splaters en nylon peuvent y être plongés, mais il faudra terminer l'opération par un produit à vaisselle en tapant l'intérieur de la virole pour bien dégager la peinture.
Lorsqu’on travaille
au vinyle, il est préférable de faire ses mélanges
dans des couvercles en plastique plutôt que sur une surface large :
il sèche trop vite. On aura, à côté de soi,
un vaporisateur d’eau. Un petit brouillard de temps à autre conserve
la chose en état. Si l’on s’est taché, avant qu’il
ne sèche, on le lave à l’eau chaude. L’huile est évidemment plus difficile à ôter.
Il faudra laver le vêtement le plus vite possible ou l’envoyer au
pressing. Ce même pressing recommande de ne rien tenter par soi-même, mais enfin, c'est son intéret. Il est vrai que si la tache est en superficie et qu'on l'écrase au white spirit, elle s'incrustera d'avantage. Donc méfiance. |