ESSAI
DE TECHNIQUE IDÉALE pour la peinture à l'huile |
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Les pinceaux, les blouses et la lumière. Ici comme ailleurs, nous sommes victimes des clichés
du XIXe siècle, via TF1. On voit le peintre affublé d’une
blouse à col rond, des manches gigot idéales
pour aller racler la toile, une palette de dix kilos au bout du bras,
et des pinceaux de deux mètres, pour faire croire qu’il aime le
recul, comme dans "La bohème ". Bref, l’usage rompt
vite le cou a ces balivernes. Il faut se sentir bien. Tout doit être
confortable, agréable. On doit absolument éviter tout effort
inutile, tout geste dangereux qui renverserait le médium, l'huile et les essences. On doit être bien assis, face à sa toile, face à la partie qu'on travaille. Il ne faut ni s'étirer le cou ni s'effondrer dans les épaules. Le dos doit être maintenu.
On ne doit jamais accepter d’être
mal.
Si la lumière ne convient pas, il faut faire en sorte
qu’elle convienne : on bouge, on tourne, on invente. Beaucoup de
peintres ont abandonné la canne au bout de cuir : cela déforme
la toile et n’est pas pratique du tout. On préférera le
"T " en balance, qui permet de poser la main au dessus
de la toile, ou mieux, le cadre avec rail et "T " à
roulettes et contrepoids, comme on le faisait à Venise. Quoiqu’il en soit, il suffit de se souvenir que peindre,
contrairement aux clichés tenaces, n’est pas un martyre et ne doit
jamais le devenir.
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