ESSAI DE TECHNIQUE IDÉALE
pour la peinture à l'huile

DE LA COULEUR


Le 03/08/07

Les couleurs sont l’effet de la décomposition de la lumière. Elles n’existent pas en soi. Elles résultent de la réflexion, de certaines fréquences vibratoires. Lorsqu’on dit qu’un objet est rouge, on dit en réalité qu’il absorbe tout sauf la fréquence vibratoire du rouge, qu'il renvoie.
Souvenez-vous de cela : la lumière vient toujours de l'intérieur de l'objet et ne se pose pas dessus, comme la poussière ou la neige.

La lumière nous révèle trois couleurs, dites "primaires " : le rouge, le jaune, le bleu. En combinaison, elles produisent l’orangé, le vert, le violet. C’est là notre base invariable, à condition que le rouge ne contienne aucun jaune (il sera donc carmin ou mieux, rose quinachridone autrefois dit  "rose Rembrandt ") et que le bleu soit pur : Bleu Cyanine chez Leroux, par exemple.

Toutes les couleurs sont relatives. Il est parfaitement possible de peindre une toile dans une seule gamme (par exemple de rouge), dans laquelle apparaîtra un bleu, qui, déplacé dans un autre contexte, paraîtra vert. Tout dépend de ce qui se trouve autour. C’est ce qui fait à la fois la complexité et la richesse de cet art.
Je recommande vivement l’exercice du chapitre suivant, qui permettra de bien assimiler ces données.

Sargent
John Singer Sargent : Froid et chaud

Les couleurs sont classées en deux groupes : les couleurs chaudes, les couleurs froides. Les chaudes vont du rouge au jaune, les froides du vert au bleu.
Mais là encore, tout est relatif, puisqu’un jaune est plus froid qu’un orangé, tout en étant de la gamme des chauds. Il est très important de savoir marier les chauds et les froids, la finesse du travail en dépend : on observera, chez Pissaro, par exemple, mais chez les impressionnistes en général, comment sont maniées ces gammes, comment la fraîcheur d’une ombre peut être obtenue par quelques touches de violet, tout en renforçant les jaunes par contraste. Les tons chauds vont du brun - roux, terre de Sienne naturelle ou brûlée, ocres, aux cadmiums rouges ou jaunes. Les tons froids recouvrent les bleus, les violets, les gris ; mais dans une gamme de gris, on trouvera des gris froids (tirant vers le bleu) et des gris chauds (tirant sur le brun). Les neutres - qui vont être particulièrement importants dans notre technique - sont des couleurs en mélange dont la teinte n’est pas clairement définissable et qui, pour cette raison, vont pouvoir être amenées d’un côté ou de l’autre. Ce ne sont pas forcément des gris. Les couleurs se distribuent par tranches opposées et complémentaires :Le rouge s’oppose au vert, l’orangé au bleu, le jaune au violet et de ce fait s’exaltent les uns les autres, surtout dans des tons en mélange : par exemple un neutre tirant au rouge s’alliera parfaitement–tout en s’opposant–a un neutre verdâtre (voir l’œuvre de Chardin, et de pratiquement tous les peintres du XVIIe siècle).



Exemple d’un contraste chaud ocre rouge et froid bleu-violet dans un ensemble froid
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" Un tas de pierre ", vinyle rehaussé d’huile. 65x54cm,1984
Collection Particulière
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