ESSAI DE TECHNIQUE IDÉALE
pour la peinture à l'huile

LA REPRISE


Le 30/07/07

Notre délai minimal de séchage étant accompli, on peut continuer le travail.

Un sérieux examen est nécessaire : l’huile étant électrostatique, les poils, poussières et autres indésirables particules sont venues se coller sur notre futur chef-d’œuvre.
On les éliminera impitoyablement avec la pointe (légère ) de notre couteau à peindre ou d'une "feuille de laurier".

Feuille de laurier

Parfois, il faudra se résoudre a passer certaines parties au papier de verre extra-fin. On pourrait recouvrir l’œuvre en séchage d’un linge , les anciens le faisaient, mais l’huile sèche mieux à la lumière.

Il arrivera également qu’on trouve le travail trop clinquant. Il vaut mieux le trouver terne, c'est un gage de réussite plus probant : il suffit de rehausser les lumières ou de passer un glacis avant de travailler une zone. Avec l'expérience, cependant, on tombe juste du premier coup.

Agnès Précioso
Agnès Précioso : copie de Edward Burne-Jones. 2004

Si le travail clinque trop, on devra envisager un glacis général ou partie pour le rabattre. Auquel cas, on procédera tout d’abord à un lavage léger de la surface bien sèche de l’ouvrage avec une décoction de bois de Panama, saponaire et fiel de bœuf. Ce produit (pur) sert à nettoyer les tapis et est parfois vendu sur les marchés. Il se peut qu’on trouve des copeaux de bois de Panama chez Sennelier. Chez Marin, on a cru que je cherchais le "dahu " en chapeau de Panama : les vendeurs se sont esclaffés. A défaut, on peut utiliser quelques goutes de shampoing à base de bois de Panama. On en trouve en pharmacie.

Quoiqu’il en soit, on prendra très peu du liquide, bien délayé dans l’eau - un bouchon pour un demi-litre - et on l’appliquera à l’éponge végétale, sans frotter. Il ne s’agit pas d’enlever la peinture. On rince abondamment ensuite. La surface de notre travail ainsi dégraissée acceptera volontiers les glacis. On reprend ses couleurs sorties des petits pots et l’on évalue la surface qu’on va pouvoir travailler pour la séance. Personnellement, je me guide sur les objets. Je me dis : " aujourd’hui, je fais les citrons " ou "j’attaque le plat en argent ". Bref, chacun fait comme il veut, l’essentiel étant de focaliser son attention sur un objet, une zone, et de ne surtout pas errer comme une âme en peine dans un no man’s land pictural improbable.


Ceci fait et quoiqu’il en soit, en matière de reprise, on partira toujours de la teinte qui est sur la toile. On retrouve sa teinte, puis on la travaille. On la module, on la modifie doucement : plus chaude, plus froide. Toute une gamme, partant de la même couleur, doit donner de belles nuances. Ainsi, le pinceau n’ira-t-il jamais exactement dans la même teinte, échappant à l’ennui. Il ira d ’autant mieux que nous avons une pâte fluide, lisse, qui se prête magnifiquement aux fondus, fondus que nous atténuerons à l’aide d’un pinceau sec s’il le faut, ou d’un blaireau bombé usé. On veillera à toujours respecter les lignes du dessin.

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