LES VALEURS

Les anciens n’utilisaient
qu’une gamme très limitée
de pigments.La richesse de leurs oeuvres
n’est pas due à la multiplication des couleurs, mais a la subtilités
des nuances et une stricte observance des valeurs. Plus il y a de nuances, plus il y a de liberté.
Les valeurs ne sont pas faciles
déterminer. Il faut apprendre à repérer les transitions
et à déterminer immédiatement l’image
en "zones ", pour déterminer le passage de l’obscur
au clair, ce qui, dans l’obscur est éclairé ou ce qui,
dans le clair, est assombri.
La couleur est, en quelque sorte,
un épiphénomène de la valeur. (donc
du dessin) C’est l’écart entre le très
clair et le très sombre qui donne la profondeur et l’amplitude, ainsi que la lumière.
La couleur vient "de surcroît ".
Exemples de valeurs :

1 : l'image
dans toute se profondeur, en niveaux de gris

2 : le
noir et le blanc 2 valeurs)

3 :
Le noir, le blanc, le gris (3 valeurs)

4 :
Le noir, le blanc, gris foncé, gris clair(4 valeurs)
A présent, la même chose
en couleurs :

L'image
originale

réduite
à trois couleurs

quatre
nuances

Cinq
nuances

Six
nuances

Gros plan : on voit parfaitement les zones
L'image sur six nuances
montre une sélection intéressante des valeurs de l'image.
Sur le calque, nous allons commencer par dessiner les contours du buste et des objets,
mais aussi des plis. Sans détails.
Puis nous remplirons
ces zones en aplats vinyliques de la couleur montées par le document. Sans nuances, mais avec
précision, l'aplat doit être net et sans trace, ni "aquarellé
", ni épais, sans traces de pinceau.
  
Trois étapes du travail
Après avoir remplis les contours de notre ébauche, nous pouvons compléter
le calque de ses lignes intérieures et les reporter sur la toile
pour donner le détail. Ce détail comportera à la
fois les accidents de formes et le dégradé des lumières.
Nous devons arriver à un plan extrêmement précis
de toutes ces valeurs, que nous remplirons, sans les fondre, avec la
nuance vinylique correspondante.
Cette étape ne doit pas être
négligée sous prétexte qu’elle est "en dessous "
et qu’elle ne se verra pas ensuite. Au contraire, grâce à
elle nous pourrons peindre en couches minces – fatalement peu couvrantes – et
apporter toutes les nuances nécessaires. Cette mise
en place minutieuse du travail est équivalente, avec des moyens
modernes, a ce qu’ont fait les anciens qui, pendant très longtemps,
constituaient leurs dessous à tempéra (ou en détrempe) avant d’y mettre l’huile.
Plus nous y mettrons de soin, plus aisé sera le travail suivant,
mais aussi plus beau, car nous pourrons nous offrir le luxe de couleurs
transparentes et donc profondes, au lieu d’un paquet sec et mat où se
battent diverses traces épaisses de pinceau.
On
pourra tout à profit pousser ce travail le plus loin possible,
étant entendu que les fondus appartiennent à l’huile
et non au Vinyle.
De temps à
autre, en début de séance, par exemple, on peut mouiller
à l’eau la surface avec un spalter doux. Cela donne une idée
de la couleur finale (le vinyle étant mat, il paraît plus
clair), et nettoie la surface des poils et autres poussières.
 
La version vinylique.........................................................................La finition à l'huile
Personnellement,
je pousse le travail de l’ébauche le plus loin possible, au vinyle.
Au lieu d’essayer de fondre celui-ci, ce qui se fait très difficilement,
je le pose dans les zones préparées par mon dessin, dans
la teinte la plus proche de ce que se sera en fin.
je n'utilise l’huile qu'en finition, pour le rendu final. Cela évite
aussi les surépaisseur. Dans cet exemple,
sur une enduction de Gesso à la poudre de marbre (8 couches poncées, au moins),
le fond dans sa totalité a été recouvert de trois
couches de vinyle gris, également poncées. Le dessin des
contours des zones a été reporté à l’aide
d’un calque, puis les zones remplies par les couleurs correspondantes :
base grise teintée de violet de Bayeux en mélange avec
du vert oxyde de chrome. Modulations avec de l’ocre jaune pour les parties
chaudes, avec du jaune de Naples pour les parties froides. Tout a été
terminé comme si le travail allait entièrement se faire
au vinyle.
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