ESSAI DE TECHNIQUE IDÉALE
pour la peinture à l'huile

LE DESSIN PRÉPARATOIRE

Le dessin
13/07/07 : Le calque

L ’idéal est, bien entendu, un dessin à vue, sur papier. Un dessin complet, le plus parfait possible. Ne serait-ce que pour connaître à fond sont sujet, dans le moindre détail. Les débutants auront tout à fait intérêt à suivre les cours adéquats, pour affiner l'observation. Il faut cependant noter que le dessin pour peindre, et qui sera porté sur la toile, ne poursuit pas le même but.
Dans notre technique, le dessin fonde l’acte de peindre.

détail
D'après Edward Burne-Jones, "l'armement de Persée", crayon, encre sur papier


Pour les modernes le dessin a moins d ’importance. Il peut être tracé à même la toile, au fusain ou à la craie. Nous n’avons pas choisi cette option. Dans l’optique d’une peinture réaliste telle que nous la concevons, il faut un dessin parfait, où tout est noté, y compris les valeurs, sur un papier à la dimension de la toile. Si le dessin était plus petit, on reporterait les contours agrandis par la méthode du carroyage sur un calque. Nous avons le choix entre plusieurs méthodes.  

a)Méthode classique

Le dessin préparatoire est parfait, à la dimension de la toile, sur papier*, à la mine de plomb ou à la sanguine. Si la toile est très grande, le dessin peut être de dimension réduite. Dans ce cas, il sera agrandi avec le procédé de la mise au carreau, sur une feuille de calque et reporté sur la toile préparée.

Deux options sont possibles :

1) Comme les fresquistes, à l'aide d'une aiguille, on troue le contour du dessin.
Ensuite, on le fixe sur le support et on passe une "poupée " contenant de la poudre colorée. La poudre s'insinue par les trous et marque la surface préparée. On imagine comme c'est pratique...

felix
Préparation de la peinture murale du Passage, 1997

2) Le dessin est reporté sur calque, l’envers du calque enduit d’un jus à l’essence de térébenthine qui, après évaporation va permettre de l’utiliser comme du papier carbone. Cette manière a l’avantage de ne pas introduire de matière étrangère, comme c’est le cas avec le carbone.. On peut aussi utiliser la craie colorée sur fond blanc ou blanche sur fond coloré.

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Mural du Passage : détail d'un dessin préparatoire

b)Méthode moderne

Comme nous n’avons pas la possibilité de laisser une scène composée en place d’une semaine sur l’autre, en tous cas avec la garantie que personne n’y touchera, nous allons imaginer notre œuvre en la croquant sommairement, puis nous la composerons pour la photographier en prenant soin de l’éclairer convenablement, la mettre en scène comme il nous semblera le mieux. On ne se contentera pas d’une photo de face, au contraire : il importe de savoir comment est fait un objet dans tous les sens. Ce qu’il y a derrière. On prendra de nombreux clichés, y compris en gros plan. Ils seront très utiles par la suite. La plupart des peintres depuis le quinzième siècle, Léonard de Vinci et Raphael en tête, ont utilisé la camera obscura, mais aussi Vermeer qui, en absence de plaque photo, utilisait un verre dépoli dans une chambre noire pour dessiner ses contours et ses proportions. Il n’y aucune raison d’avoir honte des trucs : tout métier est fait de "trucs " qui visent à améliorer les performances, à moins fatiguer, etc. Le talent, quand il existe, dépasse la technique. Le piédestal ne fait pas la statue.



L'image en noir et blanc à la dimension de la toile

Méthode expéditive n°1

Le document (dessin ou photo) est recouvert d’un calque carrelé, par exemple 2cmx2cm. On compte le nombre de carrés de la longueur et on divise la longueur de la toile par ce nombre. Exemple : pour un document de 20 cm de long, il y aura 10 carrés de 2 cm. La toile mesurant 120 cm de long sera divisée en 10, soit 10 carrés de 12 cm. Il est préférable de tracer le quadrillage agrandi sur une autre feuille de calque, de la dimension de la toile, que l’on reportera ensuite. Cela évite de salir la toile par d’éventuels gommages. On retournera le grand calque et son quadrillage, de manière à avoir le tracé au crayon derrière. En gommant, on le préservera.

Méthode expéditive n° 2 (XXe siècle)

Le document est passé au scanner de l’ordinateur, mis à la dimension de la toile, et sorti par l’imprimante, en noir et blanc, en morceaux que l’on colle. On reprend le contour et les détails sur un calque à la dimension. C'est l'option que nous choisissons

Méthode expéditive n° 3 (à la hussarde)

Photocopie directe du document, avec agrandissement au format voulu. Reprise des contours sur le calque. On peut aussi – et beaucoup de modernes le font – projeter une diapositive sur la toile. Ce procédé donne toutefois un aspect mécanique tout à fait visible. Notre but n’est pas de peindre une photo parfaite, (ce qui serait tout à fait hyperréaliste !), mais de créer une image cohérente et correcte, sans pour autant tuer la personnalité, c’est à dire la part d’interprétation (ou de déformation) propre à chacun et qui est toute entière, déjà, dans le dessin préparatoire.

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Peinture murale réalisée en 1997 par Christian Frapin et Georges Faget-Bénard selon cette méthode.
Dix ans plus tard,au printemps 2007, une nouvelle version va naître

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