ESSAI
DE TECHNIQUE IDÉALE pour la peinture à l'huile |
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QUE PEINDRE ? On
peut arbitrairement et assez grossièrement classer les artistes
en deux catégories, qui peuvent parfaitement se recouvrir, mais
qui n’ont pas, fondamentalement, le même but. Nous dirons : l’Expressif et le Décoratif. Faute de connaître cette différence - qui n’est en aucun cas péjorative -, on se trompe souvent sur ce qu’on regarde, et par conséquent sur ce que l’on fait.
Les
ambitions des deux groupes sont opposées.
L’art Expressif peut employer les mêmes critères pour être perçu mais il ne vient pas du même besoin. Il vient de ce qu’un individu précis, relativement isolé, veut s’expliquer le monde à lui-même. Il utilise l’art comme un langage à inventer. Il tente de mettre en forme un sentiment ou une vision imprécise qu’il perçoit émotionnellement. Dans ces conditions, la forme ou le style n’a pas tant d’importance : on se parle à soi-même d’abord. Il se peut que quelqu'un entende, ce n’est pas ce qui importe. Il faut que l'oeuvre soit adéquate et spontanément ressemblante au sentiment qui l’a provoquée. On pense irrésistiblement à Van Gogh, Cézanne, Egon Schiele, Gustav Klimt, par exemple, mais bien entendu beaucoup de modernes, dont Jackson Pollock et Georges Mathieu pour qui lesquels la signification vient après l'acte et non avant.
Il est bon de connaître ce qui nous motive, ce que nous cherchons au travers de l’acte de peindre : exprimer quelque chose ou apporter le plaisir esthétique. (l’un n’excluant pas l’autre). Cependant, la marche à suivre dans l'un ou l’autre cas n’est pas la même, puisque l’exigence n’est pas la même. Si on veut "s’éclater " dans une recherche ou la communication n’a pas d’importance, on peut – et l’on doit – utiliser tous les moyens, tout essayer, tout ouvrir, tout démonter, et tout reconstituer en suivant une inspiration qui n’a besoin d’aucun maître. Si l’on apporte quelque prix à la communication, on devra puiser dans le fond culturel commun afin d’être compris. La technique devient essentielle. Il s’agit d’apprendre à dire pour que l’autre comprenne. De ce fait, nos frères ennemis peuvent enfin se retrouver : dire quelque chose d’original avec des moyens compréhensibles par tous. N’est-ce pas l’idéal ? Par conséquent, on mettra un soin tout particulier dans le choix du sujet, quel qu’il soit. On réfléchira à ce qu’il raconte nécessairement quelque chose : est-ce bien ce que l’on veut dire ? On ne cherchera pas seulement un équilibre des lignes mais aussi un équilibre du récit. On soigne ses éclairages, décidant que l’œil du spectateur ( à qui l’on s’adresse, ne l’oublions pas) va passer par ici plutôt que là, en tous cas ici d’abord, puis là ensuite. Tout compte, en peinture, comme en littérature, comme en pèche à la ligne : le poisson ne saute pas de lui-même dans la poêle ! Décider de son sujet, puis le laisser mûrir, faire des croquis, des essais de mise en place, se laisser rêver autour. UN EXEMPLE CONCRET : Le 12/07/07 titre : "Marseille-Paris-Londres" (MPL) La personne à qui est destinée cette toile est née à Marseille. Elle a tout d'abord fait des études de pharmacie, puis a rencontré son mari. Coup de foudre qui la mène vers une vie heureuse à Paris. De sa fenètre, elle voit le Sacré-Coeur. Elle découvre qu'elle peut peindre. Et qu'elle peint plutôt bien. Son mari étant muté, elle doit partir pour Londres et voudrait emporter une évocation de sa vie dans son nouveau domicile. Je pense avoir suffisament d'éléments pour composer mon tableau.
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