Transparences, reflets, nacres et joailleries |
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Depuis toujours les peintres ont été fascinés par les reflets de lumière au travers du cristal, des pierres précieuses, sur les perles, le cuivre, l'or et l'argent, l'irrisé des nacres et des cornes. La réussite de telles peintures tient entirement dans la compréhension des lois de la lumière. La lumière ne se pose pas sur les objets comme la poussière ou la neige. Elle pénetre l'objet. Sa vibration agite tous les atomes. Selon la couleur dominante de l'objet, Certaines fréquences sont absorbées, d'autres renvoyées. Lorsque nous percevons du rouge, par exemple, cela signifie que la fréquence des infra-rouge et au dessus est renvoyée. tout le reste est absorbé. Un objet est noir d'absorber toutes les fréquences visibles, le blanc de les renvoyer toutes. Lorsqu'il s'agit de peindre, il s'agit bel et bien d'ajouter des superpositions de couleur. A moins d'être un grand génie, on ne peut absolument pas parvenir à un bon résultat. Il faut prendre l'attitude mentale inverse : ne pas ajouter mais faire surgir. Par conséquent lorsqu'on éclaire, ce sera toujours à partir de la couleur du dessous. Qui doit etre exacte dès le départ et travaillée dans le frais. Par exemple l'or. C'est le plus simple. La base est ocre jaune. ( voyez le chapitre sur le terne et le clinquant : si l'on veut qu'une chose brille, il faut la placer dans un contexte terne ou neutre).
Regardez l'encrier posé sur le ruban bleu. Sur cette base, l'ombre est une terre d'ombre brûlée. La lumière est amorçée par de l'ocre rouge ( tres peu), ensuite modulée avec de jaune de cadmium foncé, une pointe minuscule de rouge de cadmium moyen. Dans cet orangé subtil, on glisse un soupçon de jaune de Naples et on termine par une piqûre de jaune citron. Tout cela doit être fait en une fois de manière à ce que la lumiere sorte de la base au lieu de s'y poser. Ceci est un principe général lorsqu'on veut réussir une lumière. On n'oubliera pas non plus que l'ombre dans la lumière ne se traite jamais comme la lumière dans l'ombre. Ni la lumière directe ( souvent plus bleutée) comme la lumière indirecte (toujours plus jaune-rouge). - voyez le bord du crâne ci-dessus, dont l'ombre est ré-éclairée par le reflet de la plume et de la couverture du cahier. Subtil et -oh combien - efficace. Tout est composé, ici, comme le serait une belle musique. Que de l'harmonie, aucune fausse note. Une structure impeccable qui sert un propos d'une extraordinaire vérité. "Lorsque je ne serai plus là, ce que j'ai fait témoignera." Rien de morbide, au contraire. La mort étant le lieu commun de tout être, ne compte que ce qu'il aura apporté au monde. Le verre ( le plaisir) est renversé, la lampe à huile éteinte, mais la plume et l'encrier permettent d'écrire dans le grand livre du monde. Ceci est la clé de mon existence, dont le ruban est bleu : mon âme qui se souviendra". |
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