Gare de l'Est

Portrait d'Albert Herter
Albert Herter

Noël dernier, j'ai eu envie de passer les fètes à Strasbourg. Une idée, comme ça.
Gare de l'Est, j'aperçois la fresque. Juste le temps de lui filer un coup de numérique à haute définition et voilà que je m'extasie devant le travail, une fois dans la banquette du train.
Je suis sûr que des millions de gens (dont je fais partie) on dû passer là un million de fois sans la voir.
Jusqu'à hier, je ne savais rien d'Albert Herter. Aujourd'hui, j'adore l'idée contraire au commun, qu'on puisse être riche et talentueux, comme Caillebotte, comme Cole Porter, qu'on puisse contribuer à la légèreté du monde. Un monde tellement lourd par ailleurs, tellement épais de désastres que j'accepte volontiers le scandale du bonheur. Merci, Monsieur Herter.


Il n'y en a que pour deux jours
Ils étaient partis "La fleur au fusil", persuadés qu'ils seraient rentrés dans quelques jours, le temps d'en finir avec les "fridolins". Victoire assurée.

Les vieux doutentLes anciens, qui ont connu la guerre de 70, n'en sont pas ravisni les enfants

. Ni les enfants, qui détestent qu'on sépare les familles.

Les couples "Fais attention..."

   
 
 
     
 
 
 
Albert Herter, l'auteur de cette fresque est né à New York en 1871. On se souvient de lui à East Hampton (Long Island) pour deux raisons : il est le premier propriétaire de l'extravagante maison nommée "The Creeks", immense bâtisse sur Georgia Pond, ensuite habitée par le peintre Alfonso Ossorio puis par le danseur Ted Dragon. Mais surtout par son fils Christian, qui fut Gouverneur du Massachusetts et second secrétaire d'état d'Eisenhower.
 
 
 
Il aurait pu être mieux connu comme artiste. En effet, il réalise un certain nombre de peintures murales historiques jusqu'à sa mort en 1950. Mais l'époque le considére plutôt comme un illustrateur que comme un peintre, dans la mesure ou il collabore à des affiches et crée des textiles extrèmement prisés de la haute bourgeoisie. (Comme edward Burne-Jones en Angleterre avec ses carrelages Préraphaelites)
       
   

Aux États-Unis comme en Angleterre, l'époque Romantique s'éternise et draine avec elle sa nostalgie évidente. Depuis 1840 on prône le retour aux sources d'un christiannisme occidentalisé penché sur ses origines Celtes et Nordiques. Le Roi Arthur campe près de Mélusine... Ce melting pot culturel viendra se fondre dans "lArt Nouille" de 1900, pour céder sous les attaques de la nouveauté 1920.
En 1930, il n'en restera rien.


Merlin tranformé en jeune homme pour séduire Mélusine. 1899
Illustration des "Iles enchantées"

 
Albert Herter est le fils de Christian Herter, un célèbre architecte d'intérieur, créateur de meubles précieux dont le travail peut encore se voir à la Morgan Library et au Metropolitain Museum.
Albert est élevé dans un milieu voué aux arts. Son père, outre sa brillante carrière de créateur de meubles cultive l'ambition, tout d'abord secrète, de devenir peintre. Dix ans après la naissance de son fils, il abandonne New York pour s'installer à Paris avec sa famille. Malheureusement, un an plus tard, il y meurt de tuberculose. (1881)
Il reste à son fils de réaliser le rêve du père. Albert retourne avec sa mère à New-Yok, étudie la peinture à la "Arts studient league" puis regagne Paris, pour se perfectionner dans l'atelier de J.P.Laurens.
 
 
 
Chez J.P Laurens, Albert rencontre Adèle McGinnis, fille d'un éminent banquier, étudiante en peinture également. Ils se marient, puis partent en voyage de noces au Japon, où ils peignent ensemble. Ils n'ont évidemment aucun problème d'argent : chacun vient d'hériter de sa famille.
Albert devient progressivement un peintre reconnu, puis important.

 
Ses oeuvres les plus importantes seront murales. la première, qu'il peint en 1929 à la mémoire de son premier fils Everet-Albert, mort pendant la première guerre mondiale, se trouve à la gare de l'Est à Paris. La seconde, inspirée par son second fils Christian, gouverneur du Massachusetts et secrétaire d'Etat, est à Boston (House of Representatives)
   
 
 

Revenu à East Hamptoon, il crée sa propre compagnie pour produire des tapisseries, portières et rideaux. Le succès le suit sur tous les fronts, il investit dans l'immobilier, crée des jardins un peu extravagants (Des gondoles vénitiennes et grands cygnes). Le couple sophistiqué vit sur un grand pied, passant la moitié du temps en voyages, l'hiver en Californie, l'été à East Hampton.

Lorsqu'Adèle meurt, en 1946, Albert va s'installer à l'hôtel Algonquin mais continue de passer l'hiver à Santa Barbara avec son compagnon Willy Stevens, à qui l'on doit la sauvegarde de ses mémoires finalement publiés sous le titre : " A Dubious Lineage". (Long Island Books Editions)

Il meurt à Santa Barbara en 1950, à l'âge de 79 ans.

       


L'innocence


"Where love Abides", huile sur toile. 60,9 x91,4 cm. Collection privée (courtesy of the Art Renewal center)

 


"Lady in white 1" .................."Portrait of Sir Alfred Rosembaum"

Amor Rex
"Amor Rex"

Young Girl
"A young girl"


"Asleep"

Lady in white
"Lady in white"

A family
"A family" .................................................."NewPort Lady"

Tales of Islands

Red Hair

Retour à l'accueil