Georges Faget-Bénard
Peintre graphiste

Aujourd'hui, je vois tout le bien fondé de cette image, placée sur l'Ascendant (le comportement). Pas seulement pour ce qui est de la maladie, mais pour le symbole du pied ( on ne dit pas s'il sagit du gauche ou du droit) Le pied est ce qui relie à la terre, qui est en contact avec le sol et l'espace, l'autonomie. Le pied coupé signifie : ne pas pouvoir partir et de fait, je me souviens que la plaisanterie préférée entre ma femme et moi tournait autour d'une chaise roulante. J'ignorais pourquoi. A présent, c'est clair. Je rejouais l'interdit de quitter maman, d'aller explorer le monde, de m'aventurer au dehors. Mon mariage était la répétition et la résurgence de mes rapports avec ma mère. Fusionnels et mortifères. D'autant plus visible que les deux femmes ont le même prénom, presque le même âge et pratiquement la même nature. Comment ai-je fait pour ne pas voir ?

Si on prend la casquette du rationnaliste qui se targue d'être "scientifique", tout cela n'est que gros délire. Je me le dis souvent.
Et pourtant, je suis depuis des années dans le constat contraire. Il y a dans la culture humaine tout ce qui ressemble à l'humain. Parce que la culture est la mise en commun d'expériences et de faits observés et peut être, dans certains cas, interprétés avec les moyens du bord ou de l'époque.

Fort de cette expérience ( je réalise tout cela dans le cours des années 80, ayant enfin quitté "maman"), Je me penche sur les autres images des degrés de mon thème. Pratiquement aucun ne me pose de problème : ils sont déjà tous dans ma vie : théâtre, conférences, peinture, goût du passé et de l'Histoire, les éclairages.
Je considère que tout est d'une parfaite exactitude sans qu'il soit nécéssaire de torturer la moindre phrase.
Mercure, par exemple, (qui représente l'intellect) est au 6e degré du Taureau :
"Une salle de conférence ; un homme est sur l'estrade, un rouleau de papier à la main, le front ceint de laurier ; sur le bord de l'estrade se tient un homme à trois têtes regardant chacune d'un côté différent."
Vénus, (l'art et la séduction), au 14e degré du taureau :
"Une menuiserie modeste dont la porte est largement ouverte. Le patron en barre l'entrée avec un bâton qu'il tient par le travers."
Outre que la famille de mon père compte des menuisiers depuis au moins sept générations, que c'est le premier métier qu'on a voulu me faire faire et que, l'ayant refusé, je me retrouve dans les décors de théâtre, l'image exprime parfaitement que je suis à la fois très ouvert et très sélectif. La porte est grande ouverte, mais un bâton en interdit le trop facile accès. Enfin, "menuiserie" signifie un "lieu où l'on fabrique de menues choses", avec minutie, mais pas des miniatures : ce mot est tiré du minium dont on enduisait les supports.

Lorsqu'on compare son existence et l'image des degrés, le résultat est souvent humoristique ( pas toujours, néanmoins)
Uranus, lorsque je nais, est au 8e dregré des Gémeaux, exactement sur le fond du ciel, donc maître de la maison IV. En bref, cela fait un foyer quelque peu explosif et passionnel, dominé par le système nerveux et la contestation. Le passé est lourd de cette contestation. Uranus signant un cycle lent (84 ans pour faire le tour du Zodiaque), représente une donnée transgénérationnelle et non personnelle. Une sorte de contexte.
"Il fait nuit : un forgeron bat une barre de fer rougi ; au bord de la forge, sa femme est assise et ne parait pas s'inquiéter de ce que les étincelles ont mis le feu à la maison."
Il est impossible de mieux résumer non seulement mes parents, mais les trois générations précédentes. Le fer rougi évidemment pour le drapeau communiste. Le forgeron pour forger des jours meilleurs...et l'incendie qui en découle.
Ces exemples valent pour montrer comment fonctionnent les images. On peut parfaitement aller plus loin dans le détail.

Saturne, est au 25e degré des gémeaux, toujours dans la Maison IV. La symbolique de la maison IV est généralement dite : du foyer. Mais il s'agit de bien plus que cela. Du moins, le symbole du foyer recouvre, selon le principe des Poupées Russes, l'établissement du présent sur les bases du passé. Le lieu où brûle la flamme, l'autel des ancètres, la porte de la cave et du caveau, l'ouverture sur le passé et sur les fondations. Les fantômes et la psychogénéalogie. Saturne à cette place là est une redondance absolue. Voici ce que je suis en train d'y faire, et ce, depuis des années, vous en lisez la preuve :
" Entouré des ses livres familiers, un homme d'âge est assis à sa table de travail, lisant et réfléchissant."
Poursuivons la visite.

Un peu plus loin se trouve Mars, au 26e degré du Cancer et maison V (l'art, l'amour, la creativité).
Mars est le côté prédateur de nos natures. En Cancer, il est plutôt défensif qu'agressif. Il se blinde au lieu d'attaquer, se forge une cuirasse, en maison V, il est au service de l'art (c'est à dire que les énergies de révolte et d'agression sont réinvesties dans la créativité) :
"Des phénomènes dans le ciel : météores, étoiles filantes et des cascades tombant d'un rocher."
Qui en serait étonné ?

Pluton est au 6e degré du Lion. Pluto, en grec signifie "le riche". Il représente les richesses intérieures tout comme l'enfer qui remonte du fond. Le cycle est plus que transgénérationnel. Il s'étale sur deux siècles. Il concerne plutôt les ethnies et les traditions. En Lion, le moins qu'on puisse dire est qu'il agit avec ostentation.
"Un homme en tenue d'escrimeur, mais sans masque, tient à la main une épée nue dont il essaie la souplesse ; à terre deux sabres et un gantelet de fer dont sort (traitreusement ?) un poignard."
C'est un aspect un peu déplaisant de ma personne. Je peux être hyper critique. Je tente de modérer ce trait mais il m'échappe souvent. Ce n'est qu'oratoire, mais certaines joutes me ravissent. Cela, en effet peut aller jusqu'à la traitrise. Je tuerais ma mère pour un bon mot. Mais elle est morte et mieux vaut se taire.
Ce trait est, en effet, une tradition familiale. Elle perdure parfaitement chez ma nièce et mon neveu.

Jupiter occupe la Maison VII, en Lion. N'importe quel astrologue vous dira que c'est bénéfique et que cela apporte un riche mariage. Si cet astrologue regarde un peu plus haut et voit la Lune Noire dans la même maison, il saura que c'est raté.
"Un miroir dans lequel se reflètent les rayons du soleil et, sur une table, est posée une clé à quatre branches."
Étant donné que La Lune Noire est également en VII, je ne saurais probablement jamais ce qu'est le mariage. Un mariage normal s'entend, ou personne n'appartient à personne, comme une entreprise qui fonctionne à produire des enfants, des partenaires de vie et, finalement, de beaux vieillards qui se seront aimés tout du long se souviennant avec délices de la communion de l'ainé. Je ne connaitrais jamais cela, c'est entendu.
Les "Lune Noire en VII" sont des solitaires même lorsqu'ils sont mariés. Et Jupiter n'y peut rien.
Plus sérieusement, nous avons vu que Jupiter représente la conscience Sociale, c'est à dire, le Contrat Social et plus précisément la vision que l'on a de la société et de son rôle dans cette société.
Je divise - arbitrairement - le monde en trois parties. Les reproducteurs, ceux par qui le corps arrive, les éducateurs, ceux par qui la culture s'entretient, les créateurs par qui l'avenir spirituel de la planète peut avoir une chance. Si il y a quelque chose au dessus, je ne le vois pas.
Puisque la clé possède quatre branches, il se pourrait que j'oublie quelque chose...

La Lune Noire globalement signale une suppression qu'il va falloir remplacer, un manque qu'il faut combler, quelque chose à dépasser.
Niezsche l'avait en VII, lui aussi. Comment aurait-il pu se marier ? Et avec qui ? A dix heures du matin, il rencontre Lou Salomé, à midi il la demande en mariage, à quatorze heures elle refuse, à seize, il écrit un livre sur les femmes. Voilà la mesure. Publiée à compte d'auteur toute sa vie, son oeuvre se trouve détournée et falsifieé par sa soeur, qui en fait un manifeste nazi. Voilà un fichu destin pour un seul homme.

Neptune, également en Maison VII, mais en Balance. Ce cycle est également transgenérationnel : 262 ans
Depuis la nuit des temps Neptune représente l'immensité anonyme, le chaos indifférencié, la non individualité, les masses, ce qui repose sur l'instinct. La raison du trident qu'il tient, qui sont les trois idées maitresses de ce monde : se nourrir, se reproduire et traverser (la dent du milieu). C'est la raison pour laquelle Jesus marche sur les eaux. Cela signifie qu'il est individuel, au dessus de la masse, qu'il vit par l'esprit et non par la chair. La raison aussi pour laquelle Pierre, voulant faire de même, s'enfonce. "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté". Oui, le doute est engloutissant. La barque est l'extension de celle qu'on trouve sur les bijoux de Touthankhamon, sur les armes de Paris.
Cette "non pensée" engloutissante a déjà eu lieu. Elle est au coeur de l'inconscient. Qu'il soit dans la couche personnelle ou la couche collective. Ce qui n'est pas nommé n'existe pas et git dans le grand réservoir du chaos.
Chacun apprécie Neptune à sa manière, mais il est toujours au centre de la non-pensée fusionnelle, de la perte d'identité, de l'abandon et au renoncement. Les sectes, comme les religions, l'adorent.
Dans un thème, Neptune représente surtout la manière dont on perçoit la non-existence individuelle. Pour moi, c'est l'horreur :
"Dans un chemin d'une campagne aride, un homme s'avance ayant un pistolet dans chaque main, sans savoir qu'il est suivi par un autre homme, sabre au clair."
On aura compris que je ne suis ni ne serais jamais un meneur de foules.

Reste La Lune. Sur ce sujet j'ai lu trop de bétises. La lune n'est pas une femme, mais une donnée receptive. Il n'y a pas que les femmes pour être réceptives. J'en connais même qui ne le sont pas du tout. Je voudrais tordre le cou une bonne fois pour toutes avec la confusion qui règne sur ce sujet.
Rien en astrologie n'est ni spécifiquement masculin ou féminin. Il n'existe aucune "part féminine" chez l'homme, ni "part masculine" chez la femme (pardon, Jung). Tout être humain est complet. Selon les circonstances - et surtout si on l'y oblige - il ou elle va développer telle ou telle caractéristique. Certaines femmes vont reposer sur l'agressivité, d'autres sur la séduction. C'est la même chose chez les hommes. La différenciation homme-femme est un phénomène culturel totalement artificiel. En vérité la différence vient de ce que les uns sont dominants et les autres dominés. Tous les dominés de la terre ont le même comportement : ils offrent leur cul au dominant pour ne pas être bouffés ou exclus. Le soleil ne représente pas l'homme mais ce qui en soi dit :"Moi" ( Je suis celui qui EST). La Lune n'est pas la femme, mais la faculté de reçevoir, d'amettre et d'accepter. Voilà qui est totalement indépendant du sexe.
Même dans la nature, la femelle n'est pas obligatoirement soumise. Il y a de tout, dans la nature. La nature a tout envisagé, tout permis. La seule sanction est que si ça ne marche pas, ça meurt.
Des millénaires de machisme - par ailleurs explicable - nous font croire que l'homme est forcément supérieur, mais il n'a strictement rien de supérieur. Il est seulement dominant et envahissant. Et, pardon, la plupart du temps absurde faisant son propre malheur. N'importe quelle femme au pouvoir en ferait autant.
Bref. La faculté d'acceptation - qui est comme une porte dans le firewall - permet d'entrer un tant soit peu dans la porte entrebaillée de la subconscience.